Préambule :
Depuis la Préhistoire, quelque soit les civilisations, l’Homme contemple la voûte céleste. Ses observations lui ont permis d’identifier des astres différents des autres, soit par leur aspect, soit par leur mouvement.
Il remarqua les éclipses et le ballet des planètes sur l’écliptique, des phénomènes éphémères telles que l’apparition d’étoiles nouvelles (novae) et le passage de comètes ou de météores. Certains observateurs attentifs observèrent également le changement d’éclat de certaines étoiles : par exemple l’étoile Mira qui se trouve dans la constellation de la Baleine. Cette étoile intéressante à bien des égards voit son éclat passer de la magnitude 2 à 10 (soit une variation d’éclat est de 1500 fois environ : lorsqu’elle atteint la magnitude 2, c’est une des étoiles les plus brillantes du ciel, alors qu’à la magnitude 10 elle est invisible aux jumelles de taille moyenne !).
L’observation de ces phénomènes est à l’origine de la plupart de nos progrès en astrophysique, nous permettant d’échafauder, de valider ou d’infirmer nos théories.
Un exemple : l’astronomie moderne a progressé notamment grâce au travail d’une femme Henrietta Leavitt (1868 – 1921), astronome américaine qui a mis en évidence la relation luminosité – période de certaines étoiles variables, les céphéides.
En 1926, Hubble (1889 – 1953), autre astronome américain, identifia des céphéides dans certaines galaxies comme NGC6822, M33, M32 et M31. Il en déduisit la distance des galaxies observées et par la même la nature extragalactique de l’objet.
Son travail a permis de mettre en évidence l’existence d’autres univers île et de mettre fin au « Grand Débat » des astronomes des années vingt. Il tenta aussi de mettre en évidence l’expansion de l’Univers et de le quantifier. Il a montré que les galaxies s’éloignent les unes des autres à une vitesse proportionnelle à leur distance.
A noter qu’un autre astronome avait déjà fait cette hypothèse : il s’agit de l’astronome et prêtre belge Georges Lemaïtre (1894 – 1966).
Pourquoi s’intéresser à M3 :
Un court mais intéressant article de la Revue Ciel & Espace a dernièrement attiré mon attention. M3 est un amas globulaire qui compte près d’un demi-million d’étoiles. Il est situé à environ 34 000 années-lumière et il a la particularité très intéressante de regrouper le plus d’étoiles variables (274 recensées, dont 170 RRLyrae).
Les étoiles de type RRLyrae ont une période relativement courte, de 0.2 à 1.1 jour. De sorte qu’en le photographiant à quelques heures d’intervalle, l’on peut mettre en évidence ces étoiles variables.
L’étude des RRLyrae intéresse également les astronomes professionnels. Ces derniers veulent avoir un maximum de données sur la variation de leur période, pour travailler de manière précise sur leurs modèles, notamment pour mieux comprendre l’effet de Blazhko qui reste inexpliqué à ce jour (il s’agit d’une modulation périodique de l’amplitude ou de la période de la pulsation de l’étoile variable et parfois des deux).
Les astronomes amateurs ont un rôle à jouer pouvant alimenter et compléter les données recueillies par les professionnels (spectroscopie et photométrie) : notamment dans des groupements d’astronomes amateurs collaborant avec des équipes d’astronomes professionnels.
Prise de vue côté technique :
Lunette Takahashi de 102mm de diamètre et 820mm focale sur EQ6
Poses de 30 sec à 1600 ISO avec un boîtier Fujifilm XT2 et une Barlow x3.
Les animations en GIF ont été créées depuis PhotoShop.
Il serait intéressant de réaliser le suivi sur 48 heures avec d’autres télescopes situés plus ou moins de l’autre côté de la Terre afin de pouvoir réaliser une animation avec le cycle complet de chaque étoiles variables ou presque.
Si vous êtes intéressé, contactez-moi.
Hubert Gully