Comment réaliser soi-même un réticule solaire.


Pour déterminer si un GTS (Groupe de taches solaires) se trouve dans l’hémisphère nord ou l’hémisphère sud du Soleil, il est indispensable d’observer avec un réticule à 1 fil. En début d’observation, on oriente le réticule parallèlement au mouvement diurne, c’est-à-dire aussi parallèlement à l’équateur terrestre. Pour cela, on place un GTS sous le fil, puis en quelques tâtonnements successifs on oriente le réticule en tournant l’oculaire. Cette manipe est terminée quand le mouvement diurne du soleil laisse la tache sous le fil un temps suffisant. Avec l’expérience acquise, 2 à 3 tâtonnements suffisent à coup sûr. Partageant ensuite le Soleil diamétralement, on relève les positions des GTS par rapport au réticule. Observation et relevés terminés, on tient compte des angles p et B pour déterminer dans quel hémisphère se trouve chaque GTS.

 

Après ce préambule sur l’utilité et l’usage du réticule, le but de mon article est d’expliquer pas à pas comment réaliser soi-même un tel réticule. Je viens en effet de refaire le mien avec succès. Le premier était devenu inutilisable car trop détendu, plus du tout rectiligne.

 

Première étape :

Trouver une rondelle dont le diamètre extérieur corresponde au diamètre intérieur de l’oculaire, avec juste le jeu mécanique nécessaire à l’emboîtement. Le diamètre du trou doit être assez grand pour ne pas restreindre le champ d’observation. Pour mon oculaire au coulant de 24.5 mm, j’ai trouvé une rondelle en laiton dont les diamètres sont respectivement 22 et 12.7 mm. L’idéal serait que le diamètre du trou soit exactement celui de la jupe de l’oculaire, 13.9 mm chez moi. Mon premier réticule était confectionné sur une rondelle simplement découpée dans du carton. Je l’ai utilisé pendant 39 ans de février 1983 à janvier 2022. Je pense avoir une bonne marge jusqu’à mon ultime observation. On peut aussi chercher son bonheur parmi les multiples joints de plomberie. Tout dépendra de l’oculaire à équiper.

 

Deuxième étape :

Tracer une fente diamétrale sur la rondelle. 1 à 3 dixièmes de millimètres suffisent. On peut utiliser un cutter, la pointe sèche d’un compas, ou encore mieux : une pointe à tracer… Cela peut dépendre du matériau de la rondelle et aussi du matériel dont on dispose. Voir figue 1.

fig1

 

Troisième étape :

Choisir un fil extrêmement fin. Personnellement, j’ai tiré un fil au bord d’un tissu en soie. Certains préconisent un fil du cocon de ver à soie ou du cocon d’une araignée ; d’autres prendraient du fil à suturer les plaies ou peut-être du fil de pêche. Pourquoi pas, mais je n’en suis pas garant, n’ayant jamais essayé. Par contre, un cheveu ne convient pas du tout. Avec une loupe, vérifier l’absence d’accrocs ou effilochures. Coller le fil sur un carton découpé préalablement en forme de « U ». Voir figure 2.

fig2

Quatrième étape :

En bord de table, fixer un réglet ou une petite latte de bois en porte à faux à l’aide d’un serre-joint. Maintenir la rondelle au bout de ce support, à l’aide d’une pince à linge par exemple. Placer le fil sur la fente, le carton restant suspendu dans le vide.

 

Voir figure 3. Le poids du carton assure la parfaite tension du fil. Mettre un point de colle de part et d’autre. Laisser sécher un temps suffisamment long, rien ne presse. Couper le fil de part et d’autre. Le réticule est prêt à l’usage.

Fig3

Cinquième et dernière étape :

Placer le réticule dans l’oculaire de telle sorte que la rondelle plaque le fil contre la jupe interne. Si la rondelle était tournée de l’autre côté, son épaisseur éloignerait le fil en avant du foyer de l’oculaire. Son image serait floue et l’observation inconfortable.

 

André PHILIPPE

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