L’astrophotographie numérique


Le choix du sujet

Avant de commencer à prendre des images il faut choisir des objets à photographier. Ce choix doit être effectué à l’aide d’un atlas astronomique, pour ma part j’utilise le logiciel Cartes du ciel qui représente le champ couvert par le couple appareil photo/instrument et donne tous les renseignements sur l’objet (magnitude, taille etc..). Le choix de l’objet doit prendre en compte la taille de l’objet, sa magnitude, sa forme mais aussi l’heure de son coucher, car il faut avoir à l’esprit qu’il est nécessaire de poser plusieurs heures pour certains objets. Il faut aussi prendre en compte le retournement de la monture lors du passage au méridien (cas des montures allemandes). Pour débuter je vous conseille de choisir des objets assez grands et lumineux tels que la nébuleuse d’Orion (M42) ou la galaxie d’Andromède (M31).

La mise au point

Une fois l’objet pointé et l’appareil monté sur l’instrument, vient la difficile opération de mise au point. La mise au point ne peut se faire que sur des étoiles assez brillantes. Si le champ contenant l’objet à photographier ne contient pas d’étoile brillante (en-dessous de magnitude 10 environ), il faut décaler l’instrument vers un champ plus favorable. Il n’est pas possible réaliser une mise au point précise à travers le viseur de l’appareil, car il est en général trop sombre. Le principe est le suivant : dégrossir en regardant à travers le viseur de l’appareil photo, connecter l’appareil photo à l’ordinateur via son câble USB et avec le logiciel de l’appareil, faire une pose de quelques secondes ; une fois la pose terminée il suffit d’afficher la photo sur l’écran de l’ordinateur, tourner la molette de la mise au point et recommencer. Le logiciel APN Focus permet de réaliser cette opération très rapidement et avec une grande précision.

La prise de vue

Maintenant que la mise au point est faite nous allons prendre les photos de l’objet, nous n’allons pas faire une pose unique mais les fractionner, ceci permet de supprimer les poses qui comportent un bougé ou un défaut de suivi et ainsi obtenir la meilleure qualité pour la photo finale après traitement. Le temps de pose unitaire doit être déterminé en fonction de la qualité du suivi de votre monture, il faut faire des essais de temps de pose et garder le temps de pose le plus long permettant d’avoir les étoiles ponctuelles ; le temps de pose peut durer généralement de quelques dizaines des secondes à plusieurs minutes. Chaque pose doit avoir le même temps de pose, le plus simple et le plus confortable est de piloter l’appareil photo par l’ordinateur à l’aide d’un câble spécial (le câble ainsi que le logiciel livrés avec l’APN ne permettent pas en général de dépasser 30 secondes de pose – cas pour Canon). Il est possible de se fabriquer un câble pour quelques euros.

Schéma du câble série pour Canon 350D :

Les logiciels pilotant l’APN permettent de choisir le temps de pose unitaire ainsi que le nombre de photos à prendre (par exemple 60 poses de 60 secondes soit un temps de pose total d’une heure). Il faut régler l’APN en mode manuel sur la pose B (Bulb), la sensibilité à 800 iso (Canon 350D) afin de ne pas provoquer trop de bruit et l’enregistrement des images en mode RAW (le mode JPEG ne permettant pas le traitement des photos astronomiques). Le format RAW (brut – sans traitement) permet d’obtenir la photo telle que prise par le capteur sans aucun traitement au niveau de l’appareil. Les autres paramètres (balance des blancs, saturation etc…) n’ont pas d’influence sur la photo en mode RAW.

Les prises de vue annexes

Une photo numérique comporte plusieurs informations : le sujet photographié, le bruit thermique, le signal de précharge et les défauts optiques de la chaîne optique. Certains défauts peuvent être enlevés de l’image c’est pourquoi en plus des photos de l’objet nous ferons plusieurs séries d’autres photos : des photos prises dans le noir (dark en Anglais) avec le bouchon sur l’APN et avec un temps de pose identique au temps de pose sur l’objet ; ces photos permettent de capter le signal thermique du capteur : en effet le capteur numérique est sensible à la chaleur ; des photos dans le noir mais avec un temps de pose très court (offset ou précharge) ce qui permet de capter les irrégularités de sensibilité du capteur et au final des photos prises avec une lumière uniforme (PLU – Plage de Lumière Uniforme, FLAT en anglais) font apparaître les défauts optiques tels que le vignettage et les poussières se trouvant sur le capteur.

Les photos dans le noir doivent impérativement êtres prises juste après les photos de l’objet avec le même temps de pose unitaire et la même température, il faut faire une série d’une dizaine de vues (plus on en fait mieux c’est).

Les photos d’offset n’ont pas besoin d’être prises en même temps et à la même température : choisir une vitesse d’obturation la plus élevée disponible sur l’APN (typiquement 1/4000e de secondes) et faire une série de 100 vues. Il n’est pas nécessaire de faire cette série à chaque séance, une fois par an est suffisant.

Les photos PLU sont les plus délicates à réaliser car il est nécessaire de prendre en photo une surface blanche éclairée de manière uniforme. Plusieurs techniques sont possibles, mur blanc avec un coup de flash, morceau d’Altuglas (plaque de plexiglas translucide) à l’entrée de l’instrument et éclairé par un flash. Il est aussi possible de se fabriquer une boîte à PLU ce qui est pour moi la meilleure solution.

Une fois toutes les séries de photos faites, le mieux est de les classer dans différents répertoires sur l’ordinateur.

Attention les photos en mode RAW sont assez volumineuses et une nuit de prise de vues peut saturer le disque dur de votre ordinateur, ce qui représente plusieurs Go (gigaoctet).

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